Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Journal du chômeur

2 mai 2009

Jour 4 - Commentaire théâtral

Je me rappelle avoir vu une excellente pièce de théâtre au festival des Amériques il y a de ça plusieurs années. Le sujet tournait autour d’une remarque qui se résumait à peu près ainsi : deux amis de longues dates poursuivaient une conversation, à un moment donné l’un d’eux mentionne avec un ton hautain et méprisant « Ah oui, ça… » À cause de ce commentaire l’amitié des deux amis prend fin sur le champ. Immaturité, enfantillage ? Pas du tout, le mépris était évident, il ne servait plus à rien de poursuivre car la haine s’était installée.

Dans le même ordre d’idée c’est un peu ce qui est arrivé à ma job. Pas grand-chose, comme dans la pièce de théâtre ; « viens icitte, laisse moi finir, Hey mon chum, ne me recommence plus ça » Toutes ses petites litanies banales venant de la part de gens de peu d’envergure que l’on accepte pour ne pas laisser exprimer la haine profonde et la violence tapie à l’intérieur de soi. On n’est pas gagnant de laisser cela en dedans car au final on s’en veut On produit des liquides toxiques qui nous rongent de l’intérieur.

Dans guerre et paix de Tolstoï je me souviens du héros M. Pierre qui face à une remarque voilée mais désobligeante face à sa femme, n’hésites pas envoyer cette tirade « Monsieur, je vous provoque »

Publicité
Publicité
1 mai 2009

Jour 3

Visiblement le mode travail demeure j’ai beaucoup de difficulté à penser au présent. Le présent est excellent, café, film, exercice, écriture, Louis, et ce pour une centaine de jour si je le veux. Le problème c’est que je ne fait que penser au jour 400 .Que va-t-il m’arriver dans 400 jours, nous n’aurons plus rien, plus d’argent, plus de crédit plus d’emploi. Nous allons tout perdre. À bien y penser ce stress est existentiel. Que va-t-il nous arriver dans 40 ans, la mort, la fin, nous allons tout perdre. Tout cet attachement au travail et à l’accumulation de richesse est à coup sûr relié à notre peur de crever et à notre incompréhension de notre passage sur cette terre.

Se départir de cette peur et profiter du temps qui passe ne sera pas si facile que cela mais aura le mérite de m’apporter un regard lucide et équilibré sur mes activités.

Dur dur d’être chômeur.

30 avril 2009

Jour 2

Prendre cette période de repos pour reprendre confiance, se retaper la machine qui ne suit plus. Dans mon cas c’est essentiel, 42 ans, gras, diabétique, sédentaire, insomniaque. Avec cette machine il me reste 20 ans max. Aucune retraite, que de la misère. Objectif -20 livres en 3 mois, des muscles du cardio, diabète de type 2 contrôlé, le dodo suivra.  Il y a comme un écoeurement de la job qui s’est transféré dans la chair. Pour cibler la zone plus particulièrement je dirais que l’écoeurement  est dans le foie. Dès que j’arrête de stresser un mal de cœur me prend aux trippes en me concentrant comme il faut j’ai envie de vomir. Décidemment cette job c’était la cata.

Tout cela pour un peu d’argent, tout cela pour payer les dettes.

29 avril 2009

1er jour

Ça s’est passé simplement. Pas trop d’esclandre. J’ai rien dit, cela me tentait mais mon expérience de la vie me dictait sagement que ca servait à rien de vomir violemment. Oui J’en suis capable et alors il n’y a pas d’upside. À part le fait de prévenir l’interlocuteur du niveau de violence qui peut être générer mais encore là il faut bien doser et ça je suis pas certain d’en être capable.

Je travaillais pour une petite boîte de service informatique qui recevait des subventions pour survivre. Il vendait cher, n’offrait rien qui vaille et allait nulle part. Les dirigeants pour la plupart était des faibles humainement parlant ,vaniteux ,lâche et infantile .Probablement que le côté parasitaire des subventions gouvernementales permet à ce genre de « dirigeants » d’émerger sur les marchés.En tant qu’expérience humaine s’était le zéro absolue. Pour l’expérience d’affaire toutefois je me suis endurci. Ce qui me servira j’en suis sûr.

Le chomâge dans ce contexte est une excellente nouvelle.

Le plus dur c’est d’en profité pleinement. Un été à vivre lentement, spécialement au Québec. Priceless comme nous dit le commercial de carte de crédit. Avec un regard d’ensemble il me reste 23 été à travaillé dans ma vie sur cette terre. 1 pour moi ,1 de moins pour 4000$ de dettes de plus . C’est le deal de l’année. Mais malgré la joie de profité du chalet il est difficile de ne pas se projeter négativement dans l’avenir .je pense aux dettes , aux enfants , à ma femme qui compte sur moi.

Publicité
Publicité
Journal du chômeur
Publicité
Publicité